Que les sept Provinces s’unissent ! Restons tous Basques pour toujours.

Salut et gloire au Pays Basque ! Salut, Labourd, Basse-Navarre, Soule, Biscaye, Navarre, Guipuzcoa et Alava ! Que les sept provinces s’embrassent.

Il y a un beau chêne dans nos montagnes, Il pousse sept branches dans le Ciel, Les unes vers la France, les autres vers l’Espagne Ici trois, là-bas quatre: mais les sept ne font qu’un.

Qui sait quand il naquit en Orient ? Il y a quatre mille ans qu’on l’a transplanté ici, Lui qui jadis a été grand et fort, Comme le voici rabougri, notre chêne !

Oui, jusqu’à ces tout derniers siècles, Quoique vieux, il était beau, il était sain. Tant qu’il vécut maître de sa terre si pure, Pour le survoler, il fallait être un aigle.

C’est toi, Pays Basque, qui es cet arbre ! L’étranger survenant a coupé trop de tes branches ! Fiers aïeux, ne regardez pas, je vous prie, Comme de si haut nous sommes descendus bas !

Héritage de nos pères, qui l’avaient conquise, Jadis toute la région nous appartenait, C’est à nous que la France et l’Espagne Doivent leurs immenses domaines.

Quand le Maure était maître en Espagne, Ce furent les Basques qui l’attaquèrent à Navas ; C’est nous qui avons brisé ses chaînes, Nous qui l’avons condamné à fuir ou à mourir.

Alors tout le monde était pour nous : « Laissons le Basque maître chez lui, Criait-on, la France et l’Espagne Respecteront à jamais tous ses droits.»

Nous qui jadis avions une si grande indépendance, Nous ne pouvons pas oublier nos vieux droits. Quels rêves ! quels souvenirs que les nôtres ! Dieu seul est capable de les deviner !

Basque, si tu n’es pas aussi grand qu’autrefois, Du moins reste debout, ne baisse pas la tête ! Garde ton sang et ta foi dans leur antique pureté. Attache-toi étroitement à ton eskuara.

Seigneur, nous vous en supplions Secourez du haut ciel le peuple basque ! Qu’il garde toujours son antique foi Et recouvre la paix avec ses droits.