Aux foires de Pampelune,
Aux dernières (fêtes de la) Saint-Firmin,
Cent chevaux sont arrivés d’Andalousie, en troupe,
J’avais là un beau marché,
Alors qu’ils se trouvaient sur deux rangs.
Il y en avait un avec un museau blanc
J'ai jeté mon dévolu sur lui
L'andalou me demanda deux pièces d'or
Dès que je lui en ai proposé la moitié
“Prends le, il est à toi”
Me voilà, là-bas, tout attrapé
Regrettant mon offre
Si j'avais eu au moins l'espace de trois brebis pour m'éloigner… !
J'étais entouré d'hommes,
Comme emprisonné
Seigneur, dieu du ciel !
Qu'est ce qui m'as amené ici ?
Un andalou ayant fait 7 ans de prison
me demandait sèchement :
“donnes-moi ce que tu m'as promis”.
“Monsieur, je veux payer,
mais d'abord vérifier”.
“Tu n'as pas de temps pour étudier le cheval,
payes d'abord ton compte,
tu l'étudieras ensuite”.
J'étais, là bas, dans une place pleine,
Au milieu de beaucoup de gens :
J'imaginais dans ce moment difficile
Que dans un autre lieu, j'aurais
poignardé cet homme.
Une fois donné le compte,
Les gens se sont calmés.
Par la muselière, je pris cette jument boiteuse.
Une fois donné ce que je devais,
J'ai quitté les lieux.
Après avoir laissé la belle route,
J'ai emprunté les bordures de forêts
Le cheval avait perdu un fer et un oeil
Il changeait souvent de musique,
en toussant et en pétant.
A la frontière de Belategi,
Je passais sans difficulté;
Je suis arrivé comme je pouvais à la rivière Urdazubi.
Le cheval tomba dans un trou d'eau,
Je le sortis avec les cordes.
Tôt dans la matinée,
J'arrivais à la maison
Ma femme est venue à la porte d'entrée avec de la lumière.
Elle se mit à étudier la jument,
Car elle n'était pas trop contente.
“En voilà une jument menue,
et vieille en plus,
C'est dans ça que tu as employé ce dont avait besoin la famille ?
Je vendrais pour deux sous
Le cheval et le mari !”
“Tais-toi, femme;
Que le cheval ne s'en aille pas !
Le corbeau et le vautour surveillent par la porte,
Éteins, s'il te plaît, la lumière,
qu'ils ne viennent pas ici”
“Tais-toi toi aussi,
sans raconter de mensonges,
Parce qu'il n'y a pas de corbeau et de vautour à la porte,
1)Nous sommes nous aussi
Propriétaires d'une belle étoffe.
Ceux qui l'avaient vu au marché,
Voulaient me l'acheter;
Je commençais à négocier, mais ils ne m'en donnaient pas assez;
Je ne l'avais cédé,
Elle devra donner un petit.
Le petit qui va naître,
Femelle ou mâle,
J'en prendrais soin, portrait craché de sa mère;
S'il devenait grand,
Quel cheval de valeur il ferait !!